Energie en actions et le projet Hercule

Position et propositions d'Energie en actions, sur le projet de réorganisation d'EDF, que le gouvernement ne veut plus appeler "Hercule"

L'association Energie en actions partage les constats sur la situation actuelle du groupe EDF et les critiques sur le dispositif d'Arenh, mais est en désaccord avec la proposition d'une nouvelle régulation du nucléaire français, et sa conséquence directe en terme de réorganisation d'EDF.

Energie en actions considère que le projet Hercule ne répond pas aux enjeux de développement du Groupe. L’Association ne pense pas que la solution passe nécessairement par une re-nationalisation avec un rôle accru de l’Etat et identifie de nombreux facteurs négatifs :
- extrême complexité de l’organisation avec des désoptimisations inévitables à tous les niveaux des différentes entités (sous-holdings et filiales),
- mise sous la coupe directe de l’Administration du nucléaire et de l’hydraulique,
- aucune garantie sur l’augmentation du prix de vente du nucléaire (par rapport au prix actuel de l’Arenh) sur le marché français et son évolution dans le temps,
- logique de séparation qui conduira inévitablement à faire disparaitre le Groupe intégré et qui créera à terme de nombreux conflits d’intérêts, …

Cela a conduit Energie en actions a adressée, le 10 octobre 2019, une lettre au Président d'EDF pour lui faire part d'une vive inquiétude par rapport aux projets à l’étude concernant la réorganisation du Groupe EDF.

=> consultez le courrier adressé le 10 octobre 2019 au Président EDF

 

Le contexte actuel : Les dirigeants français veulent que leurs compatriotes bénéficient des coûts bas du parc nucléaire d’EDF, intention fort louable. Pour l’obtenir ils s’acharnent à passer par des dérogations aux règles de concurrence, qui doivent recevoir l’aval de la Commission européenne. C'est le cas du dispositif ARENH, qui s’écarte « des conditions de fonctionnement d’un marché concurrentiel » (Autorité de Concurrence française). Ce qui entraîne que toute évolution de ce dispositif, importante (comme le projet de nouvelle régulation du nucléaire) ou mineure (le prix de vente du nucléaire) doit être entérinée par la Commission européenne.

Energie en actions, dans sa réponse début 2020 à la consultation publique sur une "Nouvelle régulation économique du nucléaire existant" :
- s'étonne que la recommandation de l’Autorité de la Concurrence de prévoir « une sortie progressive, avant 2025, du mécanisme administré d’approvisionnement mis en place, afin de revenir par étapes aux conditions d’approvisionnement d’un marché normal » n’ai pas été mentionnée, ni proposée comme alternative dans le document de consultation,
- considère qu’une régulation économique du nucléaire existant après 2025 n’apparaît pas nécessaire.

=> consulter la réponse du 13 mars 2020 d'Energie en actions

 

Si ce projet de nouvelle régulation économique était abandonnée, avec un gouvernement acceptant de s’appuyer sur les règles du marché européen de l’électricité, et d’arrêter de recourir à des dérogations, alors de nouveau, l’avenir d’EDF pourrait se décider en France !

Energie en actions s'est placée dans une telle hypothèse et a adressé le 23 février 2021 au gouvernement un plan B avec plusieurs propositions pour l'avenir du groupe EDF.

=> Consulter les propositions Energie en actions de plan B adressées aux Ministres le 23 février 2021

 

Les syndicats d'EDF ont dévoilé lundi 12 avril un document de 3 pages de présentation par le Gouvernement du projet de réorganisation EDF.

=> Consulter la réaction d'Energie en actions sur ce nouveau document