Lettre ouverte à Ségolène Royal, Entre CO2 et nucléaire, il va bien falloir choisir!

C’est dans l’indifférence générale que Ségolène Royal met un point final à sa loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. En effet, la Ministre a mis en ligne une consultation ouverte au public sur le PPE (Programme Pluriannuel de l’Energie) qui constitue, en quelque sorte, le décret d’application de cette loi. Malheureusement, les commentaires qui ont été envoyés ne sont pas visibles. La synthèse qui sera produite par le Ministère sera contestable et, vraisemblablement, contestée.
 
Aussi, trois citoyens “ordinaires”, anciens professionnels de l’énergie nucléaire, ont considéré de leur devoir d’interpeler directement Ségolène Royal afin de dénoncer une situation paradoxale où la Ministre assume la mise en œuvre d’une politique énergétique jugée “incohérente et irrationnelle” par des scientifiques et des techniciens de renom alors que la même Madame Royal, nommée Présidente de la COP 21, s’engage à tout faire pour atteindre l’objectif prioritaire de l’accord de Paris : la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre.

Au cœur de cette problématique : la production d’électricité aujourd’hui décarbonée à 95 % grâce à l’hydraulique et au nucléaire. Pourtant, la loi prévoit la réduction de la production électronucléaire à 50 % et un recours massif aux énergies renouvelables intermittentes. Incompréhensible quand on connait l’obligation de pallier cette intermittence de production par des centrales utilisant des combustibles (gaz ou charbon) émetteurs de CO2 !...
 
Ces trois citoyens, signataires d’une “lettre ouverte” à la Ministre, l’interrogent sur les risques de cette stratégie qui engagera notre pays pour des décennies et fera grimper le coût de l’électricité, pénalisant le pouvoir d’achat des particuliers et la compétitivité de nos entreprises.
 
Cette démarche est strictement personnelle et n’a aucun lien avec des partis politique, syndicats, associations, entreprises ou groupes de pressions quels qu’ils soient.
 
Pierre Carlier (ancien Directeur du Parc nucléaire français), Alain Jacques et Alain Desgranges (anciens Directeurs de centrales)