Transition énergétique : arrêtons les objectifs irrationnels

Tribune, de Philippe François expert énergie à la Fondation iFRAP et Agnès Verdier-Molinié directeur de la Fondation iFRAP, publiée dans l'édition datée du 7 avril 2014 des Echos

"La France est un des pays développés qui produit le moins de CO2 par personne et utilise l'énergie de façon la plus efficace. Elle n'a donc aucune raison ni économique ni morale de se pénaliser en précipitant sa transition énergétique.
 
Le détail de la loi sur la transition énergétique n'est pas connu, mais ses objectifs sont plus irrationnels qu'économiques : en 2025, ramener la part du nucléaire de 75 à 50 % dans la production d'électricité, et en 2050, diviser par quatre la production de gaz carbonique et réduire de moitié la consommation totale d'énergie. Dans ce débat, la compétitivité de la France et le coût de la transition énergétique sont rarement pris en compte. En tenant compte de leur intermittence, le coût de l'électricité éolienne et photovoltaïque est de trois à sept fois plus élevé qu'actuellement. Le surcoût pour les consommateurs des programmes déjà lancés est évalué par la Cour des comptes à 4 milliards d'euros par an en 2015 et 8 en 2020. Ramener la part du nucléaire à 50 % en 2025 conduirait à un surcoût de 30 milliards d'euros par an. En Allemagne, il est déjà de 24 milliards d'euros.