Crise du système électrique européen
Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) a été mandaté par le Premier ministre pour mener une analyse de la situation du système électrique européen et pour examiner les perspectives à moyen terme du marché européen de l’électricité.
Le CGSP a sollicité l’expertise de trois économistes européens : Marc Oliver Bettzüge, professeur d’économie, directeur général de l’Institut de l’économie de l’énergie à l’université de Cologne ; Dieter Helm, professeur de politique énergétique à l’université d’Oxford ; et Fabien Roques, professeur à l’université Paris-Dauphine et vice-président
à Compass Lexecon. Chacun a établi un diagnostic de la crise actuelle des marchés européens et a formulé des propositions pour leur évolution.
Sur la base de ces contributions, une équipe du CGSP constituée de Dominique Auverlot, Étienne Beeker, Gaëlle Hossie et Aude Rigard-Cerison, à laquelle s’est jointe Louise Oriol, de la Direction générale de l’énergie et du climat, ont préparé une analyse et formulé des recommandations à court et long termes pour tendre vers un marché de l’électricité européen et un cadre politique durables.
Il s’agit pour l’essentiel, d’une part, de clarifier les objectifs de la politique énergétique européenne, de veiller à leur cohérence et, d’autre part, de bien distinguer ces objectifs des moyens mis en oeuvre pour les atteindre. Cela signifie notamment que dans le cadre des réflexions sur la politique énergétique, l’Union européenne devrait considérer la réduction des émissions de CO2 comme l’objectif premier, voire unique, d’un nouveau paquet climat-énergie – le recours à l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables apparaissant comme des moyens au service de l’objectif précédent.
Il importe également de revoir les politiques de soutien au développement des ENR, en remplaçant, pour les technologies matures, les tarifs d’achat par des mécanismes plus compatibles avec le marché, et en faisant participer les ENR à l’équilibrage du réseau. En complément de cette révision, il faudra soutenir une politique de recherche et développement ambitieuse et coordonnée au niveau européen pour les technologies non matures (stockage, efficacité énergétique, smart grids).